- TOSA
- TOSATOSANom d’une ancienne province impériale japonaise, grand fief sous les Tokugawa, dont le territoire est devenu le département actuel de K 拏chi. Pendant les guerres féodales, les daimy 拏 Ch 拏sokabe conquirent toute l’île de Shikoku; Toyotomi Hideyoshi la leur enleva et plaça Yamanouchi Kazutomyo dans la seule province de Tosa, où les descendants de celui-ci restèrent daimy 拏 jusqu’en 1869. Lors du changement de régime de 1868, Yamanouchi Toyoshige fut l’un des plus fervents partisans d’un gouvernement collégial des daimy 拏, ayant comme président le dernier sh 拏gun , Tokugawa Yoshinobu, mais il fut débordé par ses officiers les plus actifs, voire extrémistes, qui entraînèrent Tosa dans la guerre à outrance contre le bakufu , avec Satsuma et Ch 拏sh . Après l’établissement de la monarchie rénovée de Meiji, les ressortissants de Tosa jouèrent un rôle plus remarquable dans l’opposition que dans la collaboration avec le gouvernement. Sakamoto Ry 拏ma (1836-1867), fils d’un fabricant de saké, jouissant du statut de g 拏shi (samurai -paysan), constitua une compagnie de marine marchande, qui soutint Ch 拏sh dans sa guerre contre le bakufu, sans l’accord du daimy 拏 Yamanouchi. Peu de temps après être rentré en grâce auprès de celui-ci, Sakamoto mourut assassiné, sans avoir vu l’accomplissement du changement de régime. C’est toutefois de la compagnie créée par lui qu’est issue la société de transports maritimes fondée par Iwasaki Yatar 拏, qui devint plus tard Mitsubishi. Par ailleurs, Itagaki Taisuke, d’une bonne famille d’officiers, s’engagea lui aussi dans la lutte contre le bakufu sans le consentement explicite du daimy 拏: il commanda l’une des armées impériales qui conquirent les fiefs restés fidèles au sh 拏gun, après le changement de régime, en automne 1869, dans le nord de Honsh . Il entra dans le gouvernement de Meiji mais, très indépendant, il le quitta en 1873, en même temps que Saig 拏 Takamori de Satsuma, pour lancer le premier mouvement de démocratie parlementaire. Plus tard, il fonda le Parti libéral qui se trouva indirectement à l’origine des deux grands partis du XXe siècle: la Seiy kai et le Minseit 拏. Enfin, c’est également de Tosa que sont partis les premiers mouvements révolutionnaires. En 1868, peu de temps après le changement de régime, un incident malheureux opposa des marins français, dont onze furent tués, à la garde de Tosa stationnée au port de Sakai. L’instruction judiciaire et le châtiment des responsables de Tosa mirent les représentants français en contact direct avec les autorités de Tosa. De là, des lettrés de ce fief éprouvèrent un vif intérêt pour la France et, singulièrement, pour sa tradition révolutionnaire. C’est ainsi que Nakae Ch 拏min, de retour de France, traduisit Jean-Jacques Rousseau et anima l’aile gauche turbulente du Parti libéral. Il compta parmi ses disciples l’un des premiers anarchistes japonais, K 拏toku Sh sui (également de Tosa), qui fut exécuté avec dix de ses compagnons en 1911.
Encyclopédie Universelle. 2012.